As-tu l’impression de perdre du temps ? cherches-tu à optimiser chaque moment ?
Quel est ton rapport au temps, as-tu l’impression de perdre du temps, cherches-tu à optimiser chaque moment ? ou encore as-tu cette impression que finalement le temps t’échappe ?
Je suis tombée récemment sur cette question : c’est quoi le temps pour toi ?
Et il y avait différentes propositions : une illusion, une création de l’homme, un outil pour s’organiser ? Je ne me souviens plus des autres propositions, mais je t’invite vraiment à te demander : c’est quoi le temps pour toi ? Car je ne pense pas connaître une personne qui n’a pas une relation complexe avec le temps… et je suis loin d’être une exception…
A l’heure où j’écris ces mots je suis dans un aéroport à attendre mon vol, retardé bien sûr, mais cela ne me cause pas de réels problèmes, je n’ai pas d’obligations dans ma journée et ce retard n’aura pas vraiment d’impact… Alors la seule chose qui m’est venue à l’esprit c’est “cool mon vol n’est pas annulé”.
Alors là tu vas te dire, “ok je pensais que tu avais aussi des problèmes avec le temps”, oui dans cette situation particulière, je pense que mon conditionnement à voir le positif (dont je t’ai déjà parlé dans une précédente newsletter) et ma capacité d’adaptabilité accrue aux changements font que je n’ai pas ce type de problème…
Mon problème à moi est un peu plus profond, et finalement je pense qu’il est derrière chaque problème lié au temps, ces petits problèmes de surface cachent en fait une autre difficulté plus profonde. Et même si j’ai “résolu” mon rapport à la gestion du temps, mon rapport à cette notion qu’est le temps reste complexe, je dirais même tendue…
Et cela m’a donné envie de t’écrire ces quelques lignes…
Alors pour moi qu’est ce que le temps ?
C’est tout simplement ce qui conduit à la fin…
Et là je pense que tu vois où va se situer mon problème, le temps est irrémédiablement relié à la mort et s’ il y a bien quelque chose de compliqué pour moi c’est la relation à la mort.
J’ai beaucoup travaillé dessus ces dernières années, pas réellement par choix, mais par nécessité, mon père étant décédé brutalement il y a 5 ans j’ai dû faire face à ce qui m’éffraie le plus, et ce depuis toujours : la mort… D’aussi loin que je m’en souvienne, je l’ai toujours associée à la fin, du genre “terminus tout le monde descend” avec un soupçon de “dans ta face, c’est trop tard maintenant”.😅
Qu’est ce que le temps, si ce n’est un décompte vers la fin…
(Alors je ne vais pas rentrer dans un débat idéologique de la vie après la mort ou non, chacun est libre de croire ce qui lui plaira et je pense sincèrement qu’on devrait croire en ce qui nous apporte du bien et du réconfort.)
Et là toutes sortes d’angoisses me traversent l’esprit : celle de ne pas avoir profité de ce temps, celle de n’avoir contribué à rien, celle de finalement disparaître comme si je n’avais jamais existé… Oui, derrière ce simple petit mot qu’est le “temps”, mon cerveau se met irrémédiablement en alerte 📢 “danger mort” 🚨.
Alors tout cela est plus ou moins conscient, et c’est en me questionnant en tournant le regard sur moi, mes pensées, mes ressentis que j’ai mis le doigt sur tout ça. Et même si je ne peux pas empêcher mon cerveau de trouver le temps qui file dangereux, je sais comment réussir à l’apaiser.
Le temps est un décompte et c’est pour cela qu’on cherche à optimiser notre temps, c’est pour cela qu’on court après le temps… mais alors pourquoi avons-nous irrémédiablement l’impression qu’il nous échappe ?
On ne peut pas contrôler le temps, on ne peut pas arrêter le temps mais on peut déguster ce temps… Je ne veux pas me réveiller demain et me rendre compte que je suis en fin de vie et que finalement je n’ai fait que courir, je ne veux pas courir vers la fin, je veux prendre mon temps…
Alors oui techniquement je n’arriverais pas à le ralentir, mais plus je passe de moment à déguster ce temps, plus j’ai l’impression d’en avoir. C’est une illusion j’en suis consciente mais cette illusion m’est plus douce que celle du temps qui m’échappe comme si j’essayais d’empêcher des grains de sable de couler d’un sablier géant…
J’essaie le plus possible (ne tombe pas dans l’illusion ou dans une quête de perfectionnisme comme ton cerveau l’aime tant), de m’arrêter, de prendre des petits moments pour ralentir. Et cela tout particulièrement quand je prends conscience que je suis en train de courir…
Et tu n’as pas besoin d’avoir 4 jours off devant toi pour faire cela, quelques minutes chaque jour, et petit à petit tu verras les bienfaits que cela t’apporte et la simplicité de déguster ces quelques minutes.
Alors je te propose de commencer dès demain par 5 minutes off, 5 minutes à ralentir, 5 minutes à juste ressentir ton environnement… Tu ne vas pas perdre du temps, tu vas prendre ce temps et le déguster.
Moi ce que je fais c’est que une fois les enfants à l’école, je m’installe prendre mon café (mais je le fais aussi pendant les vacances, les enfants savent qu’ils doivent me laisser prendre mon café), je ne scrolle pas sur instagram, je ne regarde pas mes mails ou autre, je bois lentement mon café, je ressens par tous mes sens ce moment, j’adore ouvrir la fenêtre ou prendre mon café dehors et ainsi sentir aussi le vent, les rayons du soleil etc…
Le but ici n’est pas de se connecter à nos pensées ou de venir se demander comment on se sent, mais de se connecter au présent, en ressentant notre environnement.
C’est comme si au lieu de manger une part de gâteau en 2 bouchées je la dégustais petit à petit pour finalement avoir cette sensation d’avoir réussi à allonger le temps…
Comme toujours, ne me crois pas sur parole, teste par toi-même, 5 minutes c’est facile à mettre en place, et dans une semaine, réponds à ce mail et dis moi ce que ça t’a procuré…
Bonne soirée…
Laetitia.
PS : finalement mon vol a été annulé 🤣